En fait, L’ « écriture » et le « dessin » dans la bande dessinée et de façon plus globale dans l’image séquentielle, regroupent plusieurs domaines spécifiques qui ne sont pas liés à la personnalité, mais à la communication visuelle.
Ici, nous commencerons par séparer trois domaines bien distincts :
- Le scénario qui regroupe les notions de sujet, d’histoire, de stratégie narrative, de dialogues, de rythme, de pagination, etc…
- La mise en scène qui est la façon de transcrire en plans, en cadrages, en ellipses, les intentions du scénario.
- Le dessin qui est avant tout un système de représentation graphique, c’est à dire : des traits, des couleurs qui « disent » qui « racontent » qui « représentent des personnages et leurs expressions », des décors, des ambiances… Quand ce système a une certaine homogénéité, on parle alors de « style ».
Alors oui, apprendre à écrire, à dessiner devient possible, car cet apprentissage se détache du style, de la personnalité pour s’intéresser d’abord à la « lisibilité » d’une histoire et ou d’un dessin, et vérifier si les intentions narratives de l’auteur sont effectivement allés jusqu’au lecteur.
Comment peut-on progresser ?
D’abord en abordant des problèmes concrets de communication visuelle
La théorie, c’est bien, mais c’est très… Théorique! Le programme de formation, tel que nous le pratiquons ici, vous propose uniquement du concret, il isole les différentes difficultés de représentation, de narration, les hiérarchise et vous permet de les aborder les unes après les autres, de les expérimenter de façon progressive, pour bien les assimiler. De plus, il comporte des entrées à différents nivaux, à votre convenance.
- Donc, faites les sujets ! Ce n’est qu’en expérimentant que l’on comprend les enjeux de la communication.
En faisant lire vos travaux par d’autres étudiants
La chose la plus difficile à acquérir, c’est le recul sur ses propres images. Nous vous l’avons dit plus haut, c’est d’abord soi-même que l’on projette sur la page ou sur l’écran, et le dessinateur est le plus mal placé pour se voir tel qu’il est. On est, soit trop indulgent, soit trop sévère, mais jamais neutre. C’est donc l’élément clé de cette formation : apprendre à voir son propre dessin comme si c’était celui d’un autre. Premier impératif pour avancer, se soumettre à la critique des autres, mais pas le « j’aime ou j’aime pas », le « c’est super, c’est nul », mais « oui, je peux lire ton image, voici ce que je vois, est-ce bien ce que tu as voulu que je comprenne? »
L’Iconograf vous permet de profiter d’un groupe d’étudiants qui travaillent sur les mêmes problèmes, vous décuplez donc instantanément vos expériences.
- Donc faites lire vos images !
En vous armant de patience et en vous donnant les moyens d’y arriver
L’apprentissage d’un art aussi complexe que l’image séquentielle, la narration visuelle, l’image de communication nécessite une certaine dose de patience. Il faut souvent recommencer le même dessin dix fois, vingt fois jusqu’à ce que l’autre, l’ami, le parent, le lecteur vous dise qu’il a effectivement lu ce que vous avez dessiné… Il vous faudra aussi savoir fixer vos priorités entre les sollicitations diverses et savoir puiser dans vos motivations les plus profondes.
- Donc décidez de vos engagements et persévérez !
Ne restez pas seul
Contactez des auteurs, contactez des étudiants, demandez des avis, ne signez rien sans avoir demandé des conseils à vos aînés, vous n’êtes pas obligé de les suivre ! Ouvrez-vous, intéressez-vous à des interlocuteurs qui à priori ne vous correspondent pas, à des éditeurs originaux, à des auteurs que vous ne comprenez pas, aux libraires, etc…